Témoignage de Ginette Kolinka, ancienne déportée

par Webmestre

Il y a quelque temps madame Marbouty, professeure d’histoire, s’est proposée pour participer à un projet en lien avec la Seconde Guerre mondiale, qui est au programme d’histoire de 1ère.

En effet, l’Association de l’Union des Déportés propose aux établissements scolaires d’assister à une conférence donnée par une déportée des camps d’Auschwitz dans un collège en région parisienne, et organisait sa retransmission en direct accessible via un lien YOUTUBE afin que plusieurs établissements puissent suivre en direct ce précieux moment.

Cette association (http://uda-france.fr/uda-france.fr/), fondée dès la libération des camps et des déportés, sensibilise les élèves sur ces heures sombres de l’Histoire par des témoignages.

Lundi 14 mai, nous avons donc fait la connaissance de Ginette Kolinka, une femme de 93 ans, profondément inspirante pour les jeunes générations. Elle a été déportée le 16 avril 1944 avec son père, son frère et son neveu. Seule survivante, elle sera libérée le 16 juin 1945.

La conférence est divisée en deux parties.

La première partie de la conférence est consacrée à « l’avant » déportation.

Ginette Kolinka explique qu’elle était plutôt naïve sur les conditions de vie des Juifs en zone occupée à Paris en 1942, et que son père, qui ressentait une immense fierté d’être français, se sentait intouchable et protégé par le régime.

Puis cette même année, elle et sa famille sont contraints de quitter la capitale pour aller en zone libre car le danger se fait ressentir. Elle nous raconte comment à travers des stratagèmes de changement d’identité, ils réussissent à passer la frontière et à vivre convenablement à Avignon jusqu’en 1944.

C’est en mars 1944 qu’elle est arrêtée puis déportée vers le camp de Birkenau en avril 1944.

La seconde partie de la conférence est tournée sur la vie au camps de travail à Birkenau.

Ginette Kolinka nous raconte son histoire. Elle nous évoque ses souvenirs.

Elle nous explique que ce n’est pas le tatouage qui lui a été attribué à son arrivée qui l’a le plus marquée, ou encore le fait qu’on lui rase la tête, mais le peu d’intimité auquel étaient confrontés les déportés :

« Tout ce qui peut être dit n’est rien à coté de la réalité, tout ça à cause de la haine ».

Ginette Kolinka conclut la conférence sur des paroles très fortes : « Il ne faut absolument pas que cette période recommence » « Acceptez-vous les uns et les autres et on évitera bien des malheurs ».

C’est ainsi que nous avons assisté à ce précieux témoignage sur la déportation et le génocide des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Nous remercions Ginette Kolinka pour cette conférence. Son message est très important et les témoins de la Shoah se remémorent d’atroces souvenirs pour sensibiliser les jeunes générations à ces douloureuses années. Pour que le souvenir reste et que la haine ne prenne plus jamais de vies.

« L’oubli serait aussi intolérable que les faits eux-mêmes »

« Je n’oublie pas que j’ai reçu une mission sacrée. Je revois les femmes qui me l’ont confiée, en partant pour le Revier, antichambre de la mort :

« Si vous rentrez, il faudra leur dire. Ils ne vous croiront pas, mais il faudra leur dire. »

Leur c’est vous. Aujourd’hui. Demain. »

(Extrait du livre "J’ai pas pleuré" d’Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz)

Article rédigé par les élèves de 1ère 1 du Lycée Léonard de Vinci